Une jeune fille au teint de pêche
Trad. du chinois par Bernard Bourrit et Li Bourrit
Collection Bleu de Chine
Gallimard
Parution
Si Une jeune fille au teint de pêche – livre labyrinthe qui prend plaisir à multiplier les récits autant que les niveaux de narration – s’offre immédiatement au lecteur comme une fiction jubilatoire riche en intrigues et en rebondissements, l’habileté romanesque de Ge Fei ne doit pas faire oublier que son ambition première demeure l’exploration systématique de la notion d’utopie et l’examen de ses excès.
Prenant prétexte de la confrontation du modèle traditionnel de l’organisation villageoise à la modernité naissante, Ge Fei propose une vaste réflexion sur l’idéalisme politique à la chinoise. On aurait ainsi tort de ne voir dans Une jeune fille au teint de pêche que le roman d’apprentissage de la jeune Xiumi, fille des champs convertie au communautarisme, alors que le véritable enjeu littéraire de ce roman est de rendre sensible l’ensemble des cheminements intimes et silencieux qui éveillent l’héroïne au désir révolutionnaire.