Trois générations

. Entretiens sur le phénomène culturel tchécoslovaque
Trad. du tchèque par Marcel Ayminin. Préface de Jean-Paul Sartre. Illustrations d'Adolf Hoffmeister
Collection Témoins
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis 
1991
On sait le rôle fondamental que jouent, à l'Est, à côté des économistes, les intellectuels et les écrivains pour la construction d'un «socialisme à visage humain». Poètes, romanciers, journalistes, philosophes, hommes de théâtre, dont plusieurs noms sont bien connus, comme Karel Kosik, Milan Kundera et Eduard Golstücker : c'est l'autoportrait de ceux qui préparèrent le «printemps de Prague» que nous présente Antonin Liehm à travers ces treize entretiens dont le premier eut lieu en 1966 et le dernier en mai 1968.
Trois générations se rencontrent ici : les uns arrivaient à l'âge d'homme au moment de Munich, d'autres sont nés «sous Staline», les plus jeunes sont enfants du XXᵉ Congrès. Et chacun s'interroge sur tous ceux qui, en Tchécoslovaquie comme dans le reste du monde, ont aujourd'hui vingt ans.
«Ces voix tchèques et slovaques, gerbes de souffles coupés, encore chaudes et vives, démenties, irréfutées, on ne les entend pas sans malaise» écrit Jean-Paul Sartre dans l'importante préface qu'il a intitulée Le socialisme qui venait du froid. «On est tenté de les comparer aux lumières qui nous viennent d'étoiles mortes, d'autant qu'elles ont été, avant que le pays fût replongé dans le silence, porteuses d'un message qui ne s'adressait pas à nous. Pourtant, c'est aujourd'hui qu'il nous faut les entendre ; je tente d'expliquer ici pourquoi elles nous concernent.»