Trois essais sur Paul Valéry
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Vers 1935, un critique étranger pouvait écrire à peu près ceci : «Paul Valéry, qui a abordé la littérature dès 1892, est resté longtemps peu connu ; depuis qu’il a atteint la célébrité, il est devenu un inconnu.» Le livre de Mme Lucienne Julien Cain, Trois essais sur Paul Valéry, témoigne au contraire d’une connaissance profonde de toute l’œuvre du grand écrivain, connaissance développée et enrichie
par de nombreux entretiens. Mme Lucienne Julien Cain, qui a connu Valéry durant de longues années, nous le montre, au hasard de conversations et de promenades, tirant des objets et des ensembles les plus divers une image et une pensée toujours inattendues. Les photographies qui illustrent le texte représentent le poète en mouvement, poursuivant du regard, dans ces différents décors, le fil de sa méditation. Le premier essai, sous le titre de Valéry et l’utilisation du monde sensible, traite précisément des rapports que Valéry a toujours entretenus avec les modes de sa perception, avec sa vision et aussi avec son langage qu’il a toujours considéré comme un mode de la sensibilité. La deuxième étude, intitulée Edgar Poe et Valéry, est une analyse, d’après des textes de Valéry lui-même, des liens qui, jusqu’à la fin de sa vie, unirent l’auteur de Charmes à la philosophie et à l’esthétique du poète du Corbeau. Enfin, dans le troisième de ces récits, L’Être vivant selon Valéry, l’auteur nous montre qu’en suivant depuis son degré inférieur jusqu’à son niveau le plus élevé l’expérience de la sensibilité, c’est bien à Valéry qu’on arrive et au système vivant qu’il a créé. Le livre ainsi composé est donc le récit d’une aventure, et c’est comme tel qu’il faut le lire, en tant que l’aventure d’un esprit aux prises avec lui-même, et qui pratique exclusivement la recherche des Idées, comme un exercice violent et dangereux.