Tibère
Trad. de l'espagnol par Louis Parrot
Collection Leurs Figures
Gallimard
Parution
Les hommes qui ont dirigé les destinées du monde ont été les instruments des grandes et éternelles passions qui servirent de moteur à l’Histoire et qui en sont les véritables Muses : l’ambition de commander, le mysticisme, l’amour sexuel, le ressentiment.
Tibère est un cas représentatif, pur, d’une de ces grandes passions, le ressentiment.
La vie dans son foyer paternel, sa vie conjugale, son histoire de chef militaire et politique furent pour lui autant de sources de ressentiment. Lorsque, en pleine maturité, la destinée mit entre ses mains l’Empire de Rome et, par conséquent, la direction monde, son âme se trouvait ulcérée par le poison du ressentiment comme son visage l’était par les plaies de la lèpre. Le ressentiment explique pourquoi ses grandes qualités de chef se trouvèrent perdues, lui qui fut, peut-être, le plus doué de tous les empereurs.
Celle-ci n’est pas une biographie en plus de Tibère mais une nouvelle interprétation de sa vie. Tibère intéresse, à nouveau, de nos jours, l’humanité comme il l’a intéressée au début de la Renaissance et à la fin du XVIIIᵉ siècle. À chaque fois que l’humanité a le pressentiment qu’elle entre dans un âge nouveau,elle retourne ses yeux vers le jour lointain où les hommes éprouvaient le pressentiment poignant que les dieux étaient morts et qu’une nouvelle foi venait de naître. Et alors, comme dans d’autres époques – comme celle d’aujourd’hui – personne ne le sut si ce n’est plusieurs années plus tard.
Le représentant de ce temps de suprême transition fut le vieil empereur qui promenait son ressentiment autour d’une Rome angoissée, la même année que mourait l’oiseau Phénix, symbole de la mythologie antique, et que le Christ était mort sur une Croix à Jérusalem.
Tibère est un cas représentatif, pur, d’une de ces grandes passions, le ressentiment.
La vie dans son foyer paternel, sa vie conjugale, son histoire de chef militaire et politique furent pour lui autant de sources de ressentiment. Lorsque, en pleine maturité, la destinée mit entre ses mains l’Empire de Rome et, par conséquent, la direction monde, son âme se trouvait ulcérée par le poison du ressentiment comme son visage l’était par les plaies de la lèpre. Le ressentiment explique pourquoi ses grandes qualités de chef se trouvèrent perdues, lui qui fut, peut-être, le plus doué de tous les empereurs.
Celle-ci n’est pas une biographie en plus de Tibère mais une nouvelle interprétation de sa vie. Tibère intéresse, à nouveau, de nos jours, l’humanité comme il l’a intéressée au début de la Renaissance et à la fin du XVIIIᵉ siècle. À chaque fois que l’humanité a le pressentiment qu’elle entre dans un âge nouveau,elle retourne ses yeux vers le jour lointain où les hommes éprouvaient le pressentiment poignant que les dieux étaient morts et qu’une nouvelle foi venait de naître. Et alors, comme dans d’autres époques – comme celle d’aujourd’hui – personne ne le sut si ce n’est plusieurs années plus tard.
Le représentant de ce temps de suprême transition fut le vieil empereur qui promenait son ressentiment autour d’une Rome angoissée, la même année que mourait l’oiseau Phénix, symbole de la mythologie antique, et que le Christ était mort sur une Croix à Jérusalem.