Stances du milieu par excellence

(Madhyamaka-kārikās)
Trad. du sanskrit par Guy Bugault. Introduction et notes de Guy Bugault
Collection Connaissance de l'Orient (no107)
Série indienne
Gallimard
Parution
Qui désire comprendre la source indienne de l'École chinoise du Dhyāna (Ch'an), du Zen japonais, ou de la dialectique du bouddhisme tibétain, doit remonter au texte fondateur : l'original sanskrit des Stances du milieu par excellence, du moine indien Nāgārjuna (IIᵉ-IIIᵉ siècle avant notre ère), dont l'influence fut immense en Asie.
Ce texte fondamental est un dialogue critique avec les tenants de la scolastique du bouddhisme ancien qui avaient tendance à «prendre des mots pour des choses», alors que l'enseignement du Bouddha était avant tout pratique et thérapeutique.
Nāgārjuna passe en revue des topiques familiers à la communauté bouddhique, mais aussi d'autres qui relèvent du sens commun, et les soumet à un examen critique implacable. Il nous invite ainsi à une remise en question, paradoxale et purgative, de certains de nos schèmes mentaux et vitaux tels que : cause-effet, commencement-fin, identité-altérité, mais aussi le mouvement, les choses, les êtres et leur (im)permanence, les passions, le moi, la souffrance, l'acte et ses fruits, les méprises, les vérités, ce qu'il peut y avoir derrière des mots comme vacuité, nirvāna, etc.
La dialectique évacuatrice de Nāgārjuna - qui a pour ressort une logique originale avec trois opérateurs (formels ou sémantiques) et un mode de raisonnement typiquement bouddhique (le trétralemme) - s'abolit dans sa phase ultime et ouvre la voie à une méditation sans intention ni parole.
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