Sophia
, tome I
: Philosophie et phénoménologie
Édition et trad. du russe par Rambert Nicolas
Collection Bibliothèque des Idées
Gallimard
Parution
Ce livre qui arrive aujourd’hui à la lumière apporte un éclairage inédit sur une figure aussi légendaire que mystérieuse de la vie intellectuelle française du dernier siècle.
On connaissait Kojève comme l’un des introducteurs de la pensée hégélienne en France par l’enseignement qu’il avait dispensé à l’École pratique des hautes études dans les années 1930. Un enseignement qui allait exercer une influence cruciale sur la philosophie d’après-guerre en raison de l’auditoire de choix qui le suivait, de Raymond Aron à Jacques Lacan en passant par Georges Bataille, Raymond Queneau ou Maurice Merleau-Ponty. On connaissait les grandes lignes de cette lecture de la Phénoménologie de l’esprit par le compte rendu qu’en avait donné Queneau en 1947 sous le titre d’Introduction à la lecture de Hegel.
Mais c’est un Kojève bien différent que révèle ce manuscrit au destin compliqué, écrit fiévreusement entre novembre 1940 et juin 1941 et laissé inachevé. Un Kojève profondément enraciné dans la philosophie russe, pour commencer. Un Kojève, ensuite et surtout, qui donne à sa lecture de Hegel un tour résolument politique, si ce n’est propagandiste, en la plaçant sous le signe du « marxisme-léninisme-stalinisme ». C’est une justification de l’URSS qu’il entreprend, en conceptualisant le rôle de l’Empire russe aux prises avec l’histoire universelle, c’est-à-dire contre l’Occident et la social-démocratie bourgeoise.
Dans ce premier tome, conçu comme l’introduction d’une œuvre monumentale, Kojève donne sa définition de la philosophie, expose sa méthode et fixe son but : contribuer à faire advenir le meilleur des régimes, le communisme, dans le pays destiné à cette mission, à savoir la Russie soviétique.
On connaissait Kojève comme l’un des introducteurs de la pensée hégélienne en France par l’enseignement qu’il avait dispensé à l’École pratique des hautes études dans les années 1930. Un enseignement qui allait exercer une influence cruciale sur la philosophie d’après-guerre en raison de l’auditoire de choix qui le suivait, de Raymond Aron à Jacques Lacan en passant par Georges Bataille, Raymond Queneau ou Maurice Merleau-Ponty. On connaissait les grandes lignes de cette lecture de la Phénoménologie de l’esprit par le compte rendu qu’en avait donné Queneau en 1947 sous le titre d’Introduction à la lecture de Hegel.
Mais c’est un Kojève bien différent que révèle ce manuscrit au destin compliqué, écrit fiévreusement entre novembre 1940 et juin 1941 et laissé inachevé. Un Kojève profondément enraciné dans la philosophie russe, pour commencer. Un Kojève, ensuite et surtout, qui donne à sa lecture de Hegel un tour résolument politique, si ce n’est propagandiste, en la plaçant sous le signe du « marxisme-léninisme-stalinisme ». C’est une justification de l’URSS qu’il entreprend, en conceptualisant le rôle de l’Empire russe aux prises avec l’histoire universelle, c’est-à-dire contre l’Occident et la social-démocratie bourgeoise.
Dans ce premier tome, conçu comme l’introduction d’une œuvre monumentale, Kojève donne sa définition de la philosophie, expose sa méthode et fixe son but : contribuer à faire advenir le meilleur des régimes, le communisme, dans le pays destiné à cette mission, à savoir la Russie soviétique.