Sang bleu

Collection Blanche
Gallimard
Parution
La poésie française s'est-elle complètement perdue dans la complication et la difficulté? André Billy qui doute des réalisations d'aujourd'hui écrivait il n'y a pas longtemps que les poètes échappaient à leur mission de grandeur.
Le livre actuel est un des signes attentifs qui annoncent un retour magistral vers cette notion ; d'ailleurs l'auteur des Frontières du jazz, du Roman des anguilles et de Rimbaud vivant, avait déjà témoigné de son intention lyrique dans La proie pour l'ombre dont Jean Gacon écrivit qu'il y découvrait la plus pure poésie postsurréaliste.
Pour la première fois depuis longtemps la poésie remonte à ses sources traditionnelles où le mystère se mêle au sens de l'infini et de l'humain. Peut-être même les critiques constateront-ils un glissement vers la grandeur de l'épopée? Peut-être aussi, pareille réalisation poétique rompra-t-elle le divorce si actuel du lecteur et du poète.
Robert Goffin est revenu au romantisme du grand sujet dans ses longs poèmes axés sur les miracles dynastiques. L'auteur chante les aventures mystérieuses et combien sensibles des Habsbourg d'Espagne et d'Autriche, C'est un invraisemblable défilé lyrique où passent tour à tour dans des versets aux images étincelantes : Jeanne la Folle, Charles-Quint, Philippe II, Don Carlo, François-Joseph d'Autriche, la douce Elisabeth, l'Empereur Maximilien et Charlotte du Mexique, l'archiduc Rodolphe et la belle Maria Vetsera, et dans un autre poème le Roi des Cimes, Louis II de Bavière.
Enfin, Robert Goffin évoque les ombres des grands poètes à sang bleu avec une densité dont Max Jacob a écrit : «Votre poésie est une des plus émouvante que je connaisse!»
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