Récits
Trad. du russe par André Gide et Jacques Schiffrin
Gallimard
Parution
André Gide a pu dire, à propos de ces récits, qui ne sont pas fictifs mais anecdotiques, et qu’il a traduits avec J. Schriffrin : «L’étrangeté de la plupart des écrivains russes, et des plus grands, étonne souvent le lecteur français, et même parfois le rebute ; la non-étrangeté de Pouchkine, je l’avoue, me déconcerte bien davantage. Ou du moins, ce qui me déconcerte, c’est d’entendre Dostoïevski, ce génie si prodigieusement distant de nous, – malgré toutes les affinités secrètes que certains d’entre nous peuvent découvrir dans son œuvre profondément humaine – considérer Pouchkine comme le plus national de tous les écrivains russes qui l’ont précédé. En vain chercherions-nous ici ce que nous avons coutume de considérer comme spécifiquement russe : désordre, pénombre, surabondance, désarroi. Dans la plupart des œuvres de Pouchkine, tout est clarté, équilibre, harmonie. Nulle amertume, nul pessimisme résigné ; mais un amour profond, peut-être même un peu sauvage, pour toutes les joies, toutes les voluptés de la vie – que tempère sans cesse l’exigence de son culte pour la beauté.»
Dans ce volume se trouvent réunis : Le coup de pistolet, La tempête de neige, Le marchand de cercueils, Le maître de poste, La demoiselle paysanne, et la fameuse Dame de pique, récit d’atmosphère étonnant, où un machiavélisme concerté et piquant côtoie l’innocence joliment décrite, ce qui vaut à ce conte une notoriété et une séduction universelles.