Quelqu'un mourra ce soir aux Caraïbes
Collection L'Air du Temps
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis
2002
Au flanc des deux Amériques, la mer des Caraïbes recèle les îles les plus secrètes et les îlots les plus difficiles d'accès. Là, dans leurs maisonnettes assiégées par les crabes, de «pauvres blancs», coupés du reste du monde, survive nt misérablement. Ce sont les descendants des anciens flibustiers, des premiers colons et des filles que la marine royale, aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, avait envoyés par navires entiers «aux isles des Tropiques pour la peuplade». Hallucinants fantômes de l'histoire, ils vivent toujours avec les
coiffes et le patois de nos provinces sur ces terres perdues.
Cet ancien royaume des Frères de la Côte reste le dernier domaine de la grande contrebande. Pourchassés par les douanes de plusieurs pays, des aventuriers de toute origine – bagnards évadés, aviateurs et marins que la fin de la guerre a laissés sans emploi, pilleurs d'épaves, etc. – s'y livrent à mille trafics. Non seulement ils ont à lutter contre les lois, mais ils doivent aussi affronter la nature e t ses fléaux.
«Un ciel de fin du monde, plein d'oiseaux perdus, luttant jusqu'à l'épuisement. Je les voyais virer et glisser, tentant de faire front aux rafales et de monter plus haut dans le cyclone. Et soudain certains d'entre eux arrivaient à ce point précis où par l'appui des vagues et du sol le vent trouvait sa pleine furie. Alors, en un éclair, les oiseaux se trouvaient happés, roulés, lancés, pitoyables, à une vitesse fantastique contre le sol, où ils s'écrasaient, rebondissaient, roulaient encore avant de disparaître, feuilles mortes, plumes mortes, que la tourmente déchiquetait parmi les cactus et les rochers... L'épouvante tordait les flols et la terre. Le choc des eaux catapultées sembla faire exploser l'îlot tout entier. De monstrueuses murailles liquides s'abattirent sur le rivage, d 'autres falaises bouillonnantes éclatèrent, emportant tout, palmiers, rochers, maisonnettes...»
Grand reporter et ami de l'aventure, René Puissesseau raconte la tragédie du cyclone Connie déferlant sur les îles et projetant à 200 km/heure des goëlettes dans les maisons. La traversée d'îles en îles à bord d'un rafiot de contrebande, la «Regina-Coco», avait précédé le drame.
Il faut lire ce voyage où les ombres inquiétantes de la mer des Caraïbes se mêlent aux sortilèges des Antilles et à la peur ancestrale de l'ancienne Afrique, éclaboussée d'alcool et de sang. « Quelqu'un mourra ce soir aux Caraïbes » vient d 'obtenir le prix Albert-Londres, destiné à couronner la meilleure enquête ou le meilleur voyage de l'ann ée.
Cet ancien royaume des Frères de la Côte reste le dernier domaine de la grande contrebande. Pourchassés par les douanes de plusieurs pays, des aventuriers de toute origine – bagnards évadés, aviateurs et marins que la fin de la guerre a laissés sans emploi, pilleurs d'épaves, etc. – s'y livrent à mille trafics. Non seulement ils ont à lutter contre les lois, mais ils doivent aussi affronter la nature e t ses fléaux.
«Un ciel de fin du monde, plein d'oiseaux perdus, luttant jusqu'à l'épuisement. Je les voyais virer et glisser, tentant de faire front aux rafales et de monter plus haut dans le cyclone. Et soudain certains d'entre eux arrivaient à ce point précis où par l'appui des vagues et du sol le vent trouvait sa pleine furie. Alors, en un éclair, les oiseaux se trouvaient happés, roulés, lancés, pitoyables, à une vitesse fantastique contre le sol, où ils s'écrasaient, rebondissaient, roulaient encore avant de disparaître, feuilles mortes, plumes mortes, que la tourmente déchiquetait parmi les cactus et les rochers... L'épouvante tordait les flols et la terre. Le choc des eaux catapultées sembla faire exploser l'îlot tout entier. De monstrueuses murailles liquides s'abattirent sur le rivage, d 'autres falaises bouillonnantes éclatèrent, emportant tout, palmiers, rochers, maisonnettes...»
Grand reporter et ami de l'aventure, René Puissesseau raconte la tragédie du cyclone Connie déferlant sur les îles et projetant à 200 km/heure des goëlettes dans les maisons. La traversée d'îles en îles à bord d'un rafiot de contrebande, la «Regina-Coco», avait précédé le drame.
Il faut lire ce voyage où les ombres inquiétantes de la mer des Caraïbes se mêlent aux sortilèges des Antilles et à la peur ancestrale de l'ancienne Afrique, éclaboussée d'alcool et de sang. « Quelqu'un mourra ce soir aux Caraïbes » vient d 'obtenir le prix Albert-Londres, destiné à couronner la meilleure enquête ou le meilleur voyage de l'ann ée.