Quand même
Gallimard
Parution
Jouer du théâtre, écrire du théâtre, publier du théâtre : quand même. C’était la devise de Sarah Bernhardt, reprise par une comédienne dans une des pièces de ce recueil ; jamais elle n’a été plus justifiée. Jamais en effet le théâtre n’a été plus nécessaire, jamais il n’a paru plus menacé. Nécessaire, pour quoi ? Pour qui ? Pour tous. Nécessaire non pas seulement pour s’évader, se réjouir, se distraire, occuper ses loisirs. Nécessaire, pour comprendre le monde, le penser, le mettre à distance dans une confrontation publique et cependant singulière, secrète. Nécessaire, si on veut s’arracher un moment à l’affairement quotidien, si on ne veut pas être entièrement livré à la marchandise et au divertissement marchandisé. Nécessaire, pour survivre. «Les portes du paradis sont verrouillées, écrit Kleist, essayons de faire le tour pour voir s’il n’est pas resté quelque petite ouverture derrière».
Le théâtre est cette ouverture. Pour chacun de nous, dans ce qu’il a de plus intime et qu’il partage publiquement avec d’autres.
Voilà pourquoi il faut que vive le théâtre – quand même.
Le théâtre est cette ouverture. Pour chacun de nous, dans ce qu’il a de plus intime et qu’il partage publiquement avec d’autres.
Voilà pourquoi il faut que vive le théâtre – quand même.