Perceval ou Le roman du Graal
suivi de Continuations (choix)
Trad. de l'ancien français par Jean-Pierre Foucher et André Ortais. Préface d'Armand Hoog
Collection Folio classique (no537)
Gallimard
Parution
Perceval est d’abord un roman de formation. Le héros est un jeune noble élevé par sa mère à l’écart de la société et dans l’ignorance de la chevalerie. Car il est le dernier fils, lui dont les frères, chevaliers, sont morts au combat, suivi par leur père, mort de chagrin. Perceval est donc un naïf : il ne connaît pas les usages, s’étonne de tout, parle à tort et à travers, agit avec une spontanéité qui frise l’insolence. Attiré par la beauté des armes des chevaliers qu’il rencontre, il décide, contre l’avis de sa mère, de se faire chevalier. Dès lors, on lui enjoint de se tenir bien et de ne plus poser de questions. Et quand le Graal passe sous ses yeux, il n’ose interroger les jeunes filles qui le portent…
Ce Roman du Graal, écrit au XIIᵉ siècle et interrompu par la mort de l’auteur, est ainsi un anti-roman de chevalerie. La traditionnelle quête de l’amour n’est pas le moteur : il s’agit plutôt d’une quête de soi. Le héros est l’élu malgré lui : celui qui pourrait conquérir le Graal mais l’ignore. Entre parole et silence, expérience mystique et culpabilité, l’histoire de ce jeune chevalier sauvage a suscité de nombreuses interprétations, notamment psychanalytiques. C’est aussi un grand récit merveilleux, au lyrisme sobre et puissant, où l’étonnement et le rire ne sont jamais loin, face à un héros inadapté au monde qui est le sien, et bientôt le nôtre.