Paysages avec figures absentes
Nouvelle édition revue et augmentée en 1976
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Ces textes ne parlent jamais que du réel, même si ce n’en est qu’un fragment de ce que tout homme peut saisir jusque dans les villes, au détour d’une rue, au-dessus d’un toit. Et peut-être n’est-ce pas moins utile à celui-ci, en mettant les choses au pis, que de lui montrer sa misère ; et sans doute cela vaut-il mieux que de le persuader que sa misère est sans issue ou de l’en détourner pour ne faire miroiter à ses yeux que de l’irréel, deux tentations contraires, également dangereuses entre lesquelles oscillent les journaux et beaucoup de livres actuels.
Des cadeaux nous sont encore faits quelquefois, surtout quand nous ne l’avons pas demandé, et de certains d’entre eux, je m’attache à comprendre le lien qui les lie à notre vie profonde, le sens qu’ils ont par rapport à nos rêves les plus constants. Comme si, pour parler bref, le sol était un pain, le ciel un vin, s’offrant à la fois et se dérobant au cœur : je ne saurais expliquer autrement ni ce qu’ont poursuivi tant de peintres (et ce qu’ils continuent quelquefois à poursuivre) ni le pouvoir que le monde exerce sur eux et, à travers leurs œuvres, sur nous.
Ph. J.
Des cadeaux nous sont encore faits quelquefois, surtout quand nous ne l’avons pas demandé, et de certains d’entre eux, je m’attache à comprendre le lien qui les lie à notre vie profonde, le sens qu’ils ont par rapport à nos rêves les plus constants. Comme si, pour parler bref, le sol était un pain, le ciel un vin, s’offrant à la fois et se dérobant au cœur : je ne saurais expliquer autrement ni ce qu’ont poursuivi tant de peintres (et ce qu’ils continuent quelquefois à poursuivre) ni le pouvoir que le monde exerce sur eux et, à travers leurs œuvres, sur nous.
Ph. J.