Œuvres complètes
, tome I
Édition de Michel Le Guern
Nouvelle édition
Collection Bibliothèque de la Pléiade (no34)
Gallimard
Parution
«Cet effrayant génie», dit Chateaubriand. L’impression dominante n’est pourtant pas l’effroi, mais la fascination. Une fascination que les siècles n’altèrent pas et que Pascal explique lui-même : «On s’attendait de voir un auteur et on trouve un homme». Pascal ne se comporte pas en auteur, il ne construit pas une œuvre littéraire : il se contente de répondre aux sollicitations de Port-Royal, et de se battre pour la vérité, scientifique, morale, religieuse.
À côté des Provinciales et des autres polémiques religieuses, le premier volume de cette nouvelle édition des Œuvres complètes de Pascal contient des documents sur le personnage, ses travaux touchant la géométrie, les probabilités, l’arithmétique (dont la célèbre «machine arithmétique») et la physique - tous textes qui, pour être ceux d’un scientifique de génie, n’ne sont pas moins écrits dans la langue d’un honnête homme.
Outre des Lettres, différents Opuscules et autres écrits, le tome II et dernier contient les Pensées.
Les Pensées sont les papiers d’un mort. Non pas une œuvre posthume. Nous n’avons pas l’œuvre, mais nous avons l’atelier.
Depuis trois siècles, les interprétations n’ont pas manqué. Si les Pensées ont continué à susciter un intérêt aussi aigu, c’est que chaque époque les a comprises de manière différente.
Puisque les Pensées sont les papiers d’un mort, il faut les présenter dans l’état où on les a trouvées, dans le même ordre, même si l’on n’y voit que désordre, et se laisser prendre par leur vertige.