Nul ne s'égare
suivi de La vie comme elle tourne et par exemple et de Comme un serpent remonte les rivières
Collection Hors série Littérature
Gallimard
Parution
«Il n'est jamais nécessaire de justifier la composition d'un livre. Mais l'envie peut vous en prendre et elle me prend quelquefois... D'autant plus peut-être, si plus ou moins je le dénie, qu'il s'agit là d'une entreprise impossible.
Constituer une trame continue qui soit énergie illuminante, à la fois s'y confondre et la réfracter à travers ces multiples objets qui, de par leur articulation, en mimeraient, dans son intime ambivalence, l'unité, voilà le rêve caché du poète, son illusion sans nul doute, alors qu'il tâtonne à disposer ces éléments dont chacun s'est cru, quand le poète l'a formé – quand il s'est formé – valoir comme un microcosme...
Ni plus ni moins que dans l'accomplissement du poème ou que dans la construction d'un livre, à travers les plusieurs livres qu'il aura dans sa vie constitués, il s'agit toujours pour le poète de laisser percer quelque chose de l'universelle dissonance instigatrice... À quelque moment de son parcours qu'on le prenne, le poète n'échappe pas au désir, avoué ou inavoué, que la parole qu'il élève le fasse pénétrer pour s'y évanouir dans "le grand ciel de lumière", en nous, en dehors de nous, de toujours obscurci.»
André Frénaud.
Constituer une trame continue qui soit énergie illuminante, à la fois s'y confondre et la réfracter à travers ces multiples objets qui, de par leur articulation, en mimeraient, dans son intime ambivalence, l'unité, voilà le rêve caché du poète, son illusion sans nul doute, alors qu'il tâtonne à disposer ces éléments dont chacun s'est cru, quand le poète l'a formé – quand il s'est formé – valoir comme un microcosme...
Ni plus ni moins que dans l'accomplissement du poème ou que dans la construction d'un livre, à travers les plusieurs livres qu'il aura dans sa vie constitués, il s'agit toujours pour le poète de laisser percer quelque chose de l'universelle dissonance instigatrice... À quelque moment de son parcours qu'on le prenne, le poète n'échappe pas au désir, avoué ou inavoué, que la parole qu'il élève le fasse pénétrer pour s'y évanouir dans "le grand ciel de lumière", en nous, en dehors de nous, de toujours obscurci.»
André Frénaud.