Noroît

Dans une petite ville du Pas-de-Calais, quelques hommes préparent l'attaque d'un radio-phare allemand. L'affaire ne réussira qu'à demi à cause de la trahison d'une jeune fille égarée par la jalousie. Bien que la lutte clandestine soit l'unique souci des personnages et qu'elle fournisse la trame de l'action, elle n'est pas cependant le principal sujet du livre. L'auteur qui a joué un rôle modeste dans la Résistance, n'a pas cru qu'il était indigne de cette grande et obscure révolte d'insérer en elle un drame humain, brusque éclosion d'une passion classique.Il lui a semblé au contraire que les événements et l'ambiance pouvaient conférer à ce drame la noblesse que les tragédies anciennes devaient en partie à la condition de leurs acteurs, et expliquer l'ampleur et la soudaineté de la crise. Car en de telles périodes l'héroïsme collectif, aussi bien que le changement et l'instabilité des valeurs font que l'individu lui-même, et pour ses intérêts propres, est capable de plus violents sursauts.
Noroît ne prétend pas à être un témoignage historique. Si l'auteur s'est attaché à restituer fidèlement l'atmosphère des jours de combat, le climat, les images et l'âme d'une région, l'épisode est partiellement inventé, et aucun homme vivant ne saurait se reconnaître dans un des personnages du livre.