Mollenard
Collection Hors série Littérature
Gallimard
Parution
Mathilde et Justin Mollenard se sont créés chacun leur univers propre. Pour la première, l'univers est l'existence provinciale feutrée et la stricte observance des règles sociales et morales établies ; pour le second c'est le pont de son navire, les coups durs, le mépris de tout conformisme.
L'homme et la femme, devenus d'irréconciliables ennemis, ne conservent qu'un point de contact : leur volonté. Volonté austère, muette, farouche chez Mathilde, volonté tonitruante chez Mollenard.
Par son autoritaire vertu chrétienne, son équilibre cérébral, sa formation familiale, Mathilde domine la société dunkerquoise. Justin Mollenard, capitaine au long cours, «forban» connu dans toutes les mers, se bat, vainc, gagne et fait gagner. Il croit qu'un «sortilège de gagnant» le protège. Mais un jour, le sortilège cesse et Mollenard perd. Mathilde remporte alors sa plus grande victoire. Triomphante va-t-elle trouver le bonheur? Parvenue, à travers les drames, à l'accomplissement de ses vœux les plus secrets, connaîtra-t-elle l'apaisement?
Ceci n'est que le drame psychologique.
Mais un roman de 1936 peut-il se contenter de montrer uniquement l'opposition de deux caractères? Ne doit-il pas traduire jusqu'à l'étouffement la grandeur et l'angoisse de l'époque?
L'auteur refuse de se poser en penseur, en philosophe, en propagandiste; – il ne juge pas car il n'y a plus de jugement possible.
Il subit, comme ses personnages.
Comme eux, il lutte, veut aller jusqu'au bout de sa pensée et réclame le privilège de pouvoir se tromper.
L'homme et la femme, devenus d'irréconciliables ennemis, ne conservent qu'un point de contact : leur volonté. Volonté austère, muette, farouche chez Mathilde, volonté tonitruante chez Mollenard.
Par son autoritaire vertu chrétienne, son équilibre cérébral, sa formation familiale, Mathilde domine la société dunkerquoise. Justin Mollenard, capitaine au long cours, «forban» connu dans toutes les mers, se bat, vainc, gagne et fait gagner. Il croit qu'un «sortilège de gagnant» le protège. Mais un jour, le sortilège cesse et Mollenard perd. Mathilde remporte alors sa plus grande victoire. Triomphante va-t-elle trouver le bonheur? Parvenue, à travers les drames, à l'accomplissement de ses vœux les plus secrets, connaîtra-t-elle l'apaisement?
Ceci n'est que le drame psychologique.
Mais un roman de 1936 peut-il se contenter de montrer uniquement l'opposition de deux caractères? Ne doit-il pas traduire jusqu'à l'étouffement la grandeur et l'angoisse de l'époque?
L'auteur refuse de se poser en penseur, en philosophe, en propagandiste; – il ne juge pas car il n'y a plus de jugement possible.
Il subit, comme ses personnages.
Comme eux, il lutte, veut aller jusqu'au bout de sa pensée et réclame le privilège de pouvoir se tromper.