Mère et fils
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Aveugle depuis dix ans, la mère est âgée, fatiguée, elle dit qu’elle va mourir. Peu à peu elle tombe vraiment malade, très malade, il n’y a plus d’espoir. C’est l’agonie. Elle meurt. Puis elle est morte.
Le narrateur est le fils, un homme entre deux âges, veuf, qui a une liaison avec «la femme illégitime». Il y a aussi la sœur, les cousins, le fils du narrateur. Il faut très peu de choses à l’auteur pour que ce récit dépouillé prenne une vraie consistance romanesque dans l’imagination du lecteur. Tout un arrière-fond se devine : la province et sa vie étroite et monotone, le passé d’une famille, le caractère des protagonistes et leurs rapports.
C’est un récit «exemplaire» –, en ce sens qu’on y peut lire une méditation sur la mort des proches en général, avec tout le bouleversement émotionnel et moral que l’événement provoque. Mais c’est une méditation narrative et concrète qui met en jeu des êtres précis, rendus présents avec leurs sentiments et réactions propres dans le chagrin comme dans la rancune, les regrets, les égoïsmes, calculs ou culpabilités. Bien qu ils ne portent pas de noms, la mère, le fils, la sœur, etc., ne sont nullement des allégories, mais des personnages auxquels on croit.
Dépourvue de tout effet, l’écriture possède une sûreté de touche qui laisse filtrer tour à tour la tendresse, l’amertume, la cruauté, l’ironie, en donnant à l’ensemble un ton uni et personnel. Sans renoncer à son goût de l’épure, l’auteur l’a enrichi d’un coefficient de vérité humaine et romanesque qui fait peut-être de Mère et fils son chef-d’œuvre.
Le narrateur est le fils, un homme entre deux âges, veuf, qui a une liaison avec «la femme illégitime». Il y a aussi la sœur, les cousins, le fils du narrateur. Il faut très peu de choses à l’auteur pour que ce récit dépouillé prenne une vraie consistance romanesque dans l’imagination du lecteur. Tout un arrière-fond se devine : la province et sa vie étroite et monotone, le passé d’une famille, le caractère des protagonistes et leurs rapports.
C’est un récit «exemplaire» –, en ce sens qu’on y peut lire une méditation sur la mort des proches en général, avec tout le bouleversement émotionnel et moral que l’événement provoque. Mais c’est une méditation narrative et concrète qui met en jeu des êtres précis, rendus présents avec leurs sentiments et réactions propres dans le chagrin comme dans la rancune, les regrets, les égoïsmes, calculs ou culpabilités. Bien qu ils ne portent pas de noms, la mère, le fils, la sœur, etc., ne sont nullement des allégories, mais des personnages auxquels on croit.
Dépourvue de tout effet, l’écriture possède une sûreté de touche qui laisse filtrer tour à tour la tendresse, l’amertume, la cruauté, l’ironie, en donnant à l’ensemble un ton uni et personnel. Sans renoncer à son goût de l’épure, l’auteur l’a enrichi d’un coefficient de vérité humaine et romanesque qui fait peut-être de Mère et fils son chef-d’œuvre.