Max Weber et l'intelligence du social
. Prolégomènes
Gallimard
Parution
Avant de s’engager sur la voie d’une « sociologie de compréhension », Max Weber a construit un espace théorique et méthodologique dans lequel pourrait se déployer, à l’abri de la tutelle des sciences de la nature et à l’écart de l’herméneutique des « sciences de l’esprit », une démarche scientifique spécifique, celle de sciences sociales conçues comme des « sciences historiques de la culture ». C’est à suivre l’émergence de cette problématique que Jean-Pierre Grossein, traducteur et commentateur reconnu de l’œuvre wébérienne, consacre la présente étude. Elle met en relief ce qui sous-tend le questionnement wébérien et lui confère à la fois son ouverture et sa dynamique, à savoir
sa dimension éthique, telle qu’elle s’exprime dans la volonté de connaître la réalité sociale et historique en toute lucidité, afin d’agir de manière responsable dans le monde. Une dimension éthique qui s’inscrivait au départ dans les termes d’une problématique protestante réformée et dont la portée se manifestera à tous les niveaux du parcours wébérien, au plan de la connaissance comme au plan de l’action, le souci de l’homme et le souci du monde se conjoignant dans un même horizon – le souci, pour ne pas dire le salut. À cet égard, L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, qui ouvre la voie à des thématiques au cœur de la construction wébérienne, est l’objet d’une grande attention.