Les vertueux aînés

Elders and Betters
Trad. de l'anglais par J.-Robert Vidal
Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis 
2008
Benjamin Donne, veuf et fonctionnaire retraité, vient s'installer à la campagne avec sa nombreuse progéniture, afin de se rapprocher de ses sœurs Susan et Jessica. Jessica est mariée à Thomas Calderon, journaliste et critique assez besogneux, à qui elle a donné quatre enfants. C'est dans la maison des Calderon que vit Susan, qu'une maladie de cœur risque toujours de faire passer de vie à trépas d'un moment à l'autre. La pension qu'elle paie aide les finances des Calderon, qui comptent aussi sur son héritage, Or, il arrive que Susan se prend d'affection pour sa nièce Anne Donne, et que cette dernière profite des sentiments subits et des confidences de sa tante pour faire, au moment de la mort de Susan, une substitution de testaments et hériter sa fortune. Jessica se suicide peu après. Anne devenue riche peut alors épouser son cousin Terence Calderon, un jeune garçon qui n'a pas trop envie de travailler. Ivy Compton Burnett a raconté ce drame familial, ce drame bourgeois, au moyen d'une série d'extraordinaires, de saisissants dialogues, où sous une forme polie, respectant le décorum et le bon ton, chacun des personnages dit aux autres ses quatre vérités avec un parfait cynisme, où les haines familiales, cuites et recuites, s'expriment avec férocité ; d'où surtout se dégage l'étonnant caractère de l'étrange, perfide et volontaire Anne. Dans ce bain où macèrent les égoïsmes, les cupidités et les lâchetés des «vertueux aînés», deux jeunes enfants, Julius et Dora, qui se sont imaginé un dieu personnel à qui ils racontent leurs peines, apportent une note d'une merveilleuse et mélancolique fraîcheur.