Les Parachutistes
précédé de Le Maître du monde
Collection Blanche
Gallimard
Parution
«Il m’a semblé qu’il valait peut-être la peine de «théâtraliser» ces deux formidables événements qu’ont été le nazisme et la guerre d’Algérie. Pour cette raison, j’ai écrit Le Maître du monde et Les Parachutistes.
Dans Les Parachutistes, j’ai essayé – sans souci de politique ou de thèse – de régler une sorte de compte théâtral avec la guerre d’Algérie. Toute guerre est un moment clos dont les combattants innocents rêvent les causes ou les résultats. Aussi bien, nos parachutistes sont-ils innocents. Ils sont la Force, l’Élément – et je voudrais dire la forêt pleine de bruits et de terreurs à travers laquelle, perdus, déchirés et tâtonnants, les Algériens cherchèrent ce qu’ils appellent aujourd’hui leur victoire.
Il ne s’est pas agi, pour moi, de fabriquer des parachutistes noirs et des Algériens blancs mais de faire s’élever la plainte ou le chant discordant de ceux que nous combattions face à ce mythe enfantin, héroïque, dérisoire et terrible que les couturiers de notre armée avaient magnifiquement revêtu de feuilles mortes.
Dans Le Maître du monde, j’ai essayé – hors de toute politique et hors de tout réalisme – de rendre compte d’une démence poétique et raisonnable : celle qui agita Adolf Hitler. Celui-ci, avant tout, comme tous les héros ou monstres de l’Histoire, se voulut un destin. Il y mit le prix. Le monde entier fut obligé de payer (car lorsqu’un homme se veut un destin dans l’Histoire il arrive très souvent que les peuples fassent les frais de sa biographie) avant qu’il n’acquittât lui-même la dernière traite.
Mais qu’il est, à terme, burlesque – même dans l’apocalypse – de se vouloir (car il y a toujours là volonté) homme-de-destin, j’ai voulu aussi illustrer cela.
Je ne sais si Le Maître du monde et Les Parachutistes sont pièces d’avant ou d’arrière-garde. Pour moi, je les ai écrites dans le style et la forme qu’elles ont, sous ma plume, appelés.»
Jean Cau.
Dans Les Parachutistes, j’ai essayé – sans souci de politique ou de thèse – de régler une sorte de compte théâtral avec la guerre d’Algérie. Toute guerre est un moment clos dont les combattants innocents rêvent les causes ou les résultats. Aussi bien, nos parachutistes sont-ils innocents. Ils sont la Force, l’Élément – et je voudrais dire la forêt pleine de bruits et de terreurs à travers laquelle, perdus, déchirés et tâtonnants, les Algériens cherchèrent ce qu’ils appellent aujourd’hui leur victoire.
Il ne s’est pas agi, pour moi, de fabriquer des parachutistes noirs et des Algériens blancs mais de faire s’élever la plainte ou le chant discordant de ceux que nous combattions face à ce mythe enfantin, héroïque, dérisoire et terrible que les couturiers de notre armée avaient magnifiquement revêtu de feuilles mortes.
Dans Le Maître du monde, j’ai essayé – hors de toute politique et hors de tout réalisme – de rendre compte d’une démence poétique et raisonnable : celle qui agita Adolf Hitler. Celui-ci, avant tout, comme tous les héros ou monstres de l’Histoire, se voulut un destin. Il y mit le prix. Le monde entier fut obligé de payer (car lorsqu’un homme se veut un destin dans l’Histoire il arrive très souvent que les peuples fassent les frais de sa biographie) avant qu’il n’acquittât lui-même la dernière traite.
Mais qu’il est, à terme, burlesque – même dans l’apocalypse – de se vouloir (car il y a toujours là volonté) homme-de-destin, j’ai voulu aussi illustrer cela.
Je ne sais si Le Maître du monde et Les Parachutistes sont pièces d’avant ou d’arrière-garde. Pour moi, je les ai écrites dans le style et la forme qu’elles ont, sous ma plume, appelés.»
Jean Cau.