Les Mystères de la trinité
Collection Bibliothèque des Sciences humaines
Gallimard
Parution
Qui dit «trinité» évoque, bien sûr, le dogme central de la religion chrétienne. Mais la forme «trois en un» existe aussi, sous des visages qui nous sont moins familiers, dans les polythéismes et dans les autres monothéismes. Non seulement, elle est constante dans les champs narratif, symbolique et religieux, mais elle est également repérable dans les domaines philosophique, logique, sémiologique, psychanalytique… : bref, il existe une raison trinitaire, susceptible d’actualisations multiples.
Or, c’est précisément en cette fin de siècle, où nous commençons à le reconnaître, que l’homme trinitaire voit ses pouvoirs disparaître progressivement mais sûrement au profit d’un autre, l’homme binaire.
Réintroduire aujourd’hui la forme trinitaire dans le débat, c’est tenter de voir sous un jour renouvelé l’histoire de la culture en la comprenant comme le lieu d’une très longue lutte entre deux modes irréductibles de gestion de la grande affaire humaine, la mort. Car la différence des deux hommes en présence est que l’un, l’homme trinitaire, acceptait la mort, faisait de la représentation de la mort dans la vie le fondement de son ordre symbolique et du lien social, alors que l’autre, l’homme binaire, veut en fin de compte l’éradication de la mort.
Or, c’est précisément en cette fin de siècle, où nous commençons à le reconnaître, que l’homme trinitaire voit ses pouvoirs disparaître progressivement mais sûrement au profit d’un autre, l’homme binaire.
Réintroduire aujourd’hui la forme trinitaire dans le débat, c’est tenter de voir sous un jour renouvelé l’histoire de la culture en la comprenant comme le lieu d’une très longue lutte entre deux modes irréductibles de gestion de la grande affaire humaine, la mort. Car la différence des deux hommes en présence est que l’un, l’homme trinitaire, acceptait la mort, faisait de la représentation de la mort dans la vie le fondement de son ordre symbolique et du lien social, alors que l’autre, l’homme binaire, veut en fin de compte l’éradication de la mort.