Le temps qui reste

«L'itinéraire du personnage qui parle ici à la première personne, il ne m'apparaît plus qu'il soit vraiment le mien, tant je le découvre commun à nombre de ceux qui m'entourent. C'est ce qui m'a fait souhaiter cette nouvelle édition : le sentiment que le parcours de cet homme, pour moi déjà lointain, peut, mieux encore qu'au moment de la première publication du livre qui le retrace, n'être pas inutile à la compréhension de l'étrange époque qui est la nôtre. Au point que, me relisant, ce n'est pas moi que je comprends mieux – je dirais même parfois : au contraire –, c'est toute une génération. Et j'en arrive alors à penser que ce recours à l'anecdote comme au matériau d'archives sert à découvrir, et souvent avec surprise, les racines de telle spontanéité, les fondements de telle intuition, bref l'origine, décidément ancienne dans nos esprits, de ce qui se présente comme une donnée première : l'histoire des idées gagne ainsi parfois à s'incarner dans la chronique des expériences.»
Jean daniel.