Le Suicide et le chant

. Poésie populaire des femmes pashtounes
Adapt. du pashtou par André Velter. Introduction d'André Velter
Gallimard
Parution
Dans les vallées afghanes, dans les camps de réfugiés du Pakistan, les femmes pashtounes improvisent des chants d'une extrême intensité, d'une foudroyante violence. D'où le nom de landay qui les désigne et qui signifie : «le bref». Cette forme poétique limitée à deux vers compose en fait un instantané d'émotion, à peine plus qu'un cri, une fureur, un coup de dague entre les épaules. Car ce poème très scandé dit l'amour, l'honneur ou la mort et toujours, à travers ces trois thèmes, toujours la révolte. Jamais sans doute si courte vocalise n'a autant révélé sur l'inhumaine condition de la femme en Islam, sur l'oppression qui la réduit à l'état d'objet domestique et l'asservit au code infantile des hommes. Privée de toute liberté, brimée dans ses désirs et son corps, la femme pashtoune n'a d'autre échappée possible que le suicide ou le chant...