Le Simplon fait un clin d'œil au Fréjus
Il sempione strizza l'occhio al Frejus
Trad. de l'italien par Michel Arnaud
Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
Vers 1945-46. Ou plus tard. Quelque part en Italie. Une famille d’ouvriers, dominée par un personnage de mère, à la fois tendre et bourru, inhumain et profondément humain. Un seul des enfants travaille : les autres, trois hommes et deux femmes, sont chômeurs. Avec l’argent gagné, il y a tout juste de quoi acheter du pain, et c’est tout. Or, le grand-père, homme énorme et d’une force jadis extraordinaire, ancien terrassier qui travailla aux tunnels du Simplon et du Fréjus, mange à lui seul autant que les autres. Moitié par tendresse et admiration, moitié par critique, on l’appelle «l’éléphant». Sa présence déséquilibre et le budget et le ravitaillement de la famille. Un jour, un ouvrier terrassier vient partager le repas de ces humbles ; il offre des anchois et du vin, il admire comment les enfants de cette famille sont habitués à «faire semblant» de manger, afin de savoir s’y prendre décemment le jour où ils auront à manger ; il joue de la flûte, il raconte au
grand-père comment vivent les éléphants et comment ceux-ci, vieux et usés, s’écartent pour mourir. Puis il s’en va. Quelques jours après, le grand-père, à l’aube, quitte la maison.
Ce livre est le véritable roman de la faim ; le réalisme de Vittorini s’y combine avec une poésie amère, douloureuse, et un sens aigu de l’affreuse misère des humbles, mais aussi de leur orgueil.
Ce livre est le véritable roman de la faim ; le réalisme de Vittorini s’y combine avec une poésie amère, douloureuse, et un sens aigu de l’affreuse misère des humbles, mais aussi de leur orgueil.