Le poil de la bête
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Un employé de librairie, homme à tout faire, humilié, berné par la directrice d’un magasin, se révèle, durant la campagne de Tunisie, non seulement un soldat exemplaire, mais encore un tueur, c’est-à-dire, à un certain point de vue, un héros. Or, la paix étant signée, nous voyons se tarir mystérieusement le courage et «l’héroïsme» dont l’employé a fait preuve pendant des années. En fin de compte il s’agit de l’étude psychologique d’un homme naturellement impropre à l’état de paix. Serait-il donc un chef?
Mais Le poil de la bête comporte plusieurs portraits et types donnant lieu à autant de scènes. Ainsi Mme Castelli, directrice du magasin, femme puissante et autoritaire, a pour fils unique Henri, un garçon épris de culture surréaliste et d’amitiés particulières. Henri fait naturellement le malheur de sa mère, qui décide, en désespoir de cause, de demander les services intimes de son employé pour ramener Henri dans le droit chemin.
Blanche Mouron, vieille folle tout en os et en turban, jouera, en quelque sorte, dans l’esprit de la mère malheureuse, le rôle de la chèvre attachée à un pieu dans les anciennes chasses au lion.
Le livre comporte tout au long des scènes familiales touchantes, d’autres furieusement comiques, d’autres encore d’un tragique certain. À la fin, le roman devient récit, frôle l’histoire (campagne de Tunisie, campagne d’Alsace) puis tout rentre en ordre dans le sous-sol de la librairie qui gardera sur tant de drames passés le secret de la tombe.