Le parc

Trad. de l'allemand par Claude Porcell
Parution
«Qu'on se représente une société efficace, presque aussi éloignée du sacré que du poème intemporel (et un peu fatiguée déjà), qui succomberait non à un mythe ni à une idéologie, mais au génie d'une grande œuvre d'art. Vus ainsi, les personnages et l'action de cette nouvelle pièce sont possédés, mus, soulevés, mystifiés par l'esprit du Songe d'une nuit d'été de Shakespeare. Et de même qu'aucun d'entre nous ne vit sa propre vie, mais une vie qui obéit toujours à des milliers de déterminations, de "structures", de forces patrimoniales supérieures et souterraines, les contemporains que l'on voit ici sont des êtres sous dépendance et des idéologues soumis au charme magique d'une très ancienne, d'une insondable comédie. Comme le suc des fleurs que Puck et Obéron versent aux dormeurs du bois d'Athènes, c'est maintenant une œuvre d'art que l'on instille, les plongeant dans l'erreur, aux présents personnages. Mais il se produit des métamorphoses qui subvertissent hommes, esprits et action – le "songe d'une nuit d'été" se poursuit sans relâche, et personne n'est resté éveillé pour apporter enfin le contre-poison qui, soudain, les ferait tous revenir de l'erreur.» Botho Strauss.