Le nouvel âge du kitsch

. Essai sur la civilisation du «trop»
Parution
Le kitsch n’est plus ce qu’il était. De style décrié, dévolu à un univers décoratif marqué par le manque de goût, il s’est métamorphosé en néokitsch « branché », systémique et planétaire. Il était associé à la décoration intérieure bourgeoise, aux bimbeloteries, aux images sulpiciennes : le voici qui s’infiltre dans les urbanismes pastiches gigantesques, les mégacentres commerciaux, les parcs de loisirs, les défilés de mode, le showbiz, les soaps télévisés, le design, la communication virtuelle sur les réseaux. Désormais proliférant, démesuré, envahissant de plus en plus de secteurs, un nouveau cosmos kitsch s’affirme, qui dépasse de beaucoup la sphère des propriétés formelles des choses et des images tant il contribue à dessiner une forme de civilisation : la civilisation du « trop ». Ajoutant le trop au trop, l’hyperkitsch consumériste a pris le relais du kitsch bourgeois et romantique. Il est devenu l’expression même de la civilisation mondialisée de la surconsommation, du spectacle et des simulacres.
C’est cette formidable mutation historique que les deux auteurs analysent afin de porter sur le kitsch un jugement raisonné. Si les critiques sont nécessaires et même impératives face aux débordements du « trop », reste en effet à savoir jusqu’où. Une société sans kitsch est-elle souhaitable ? C’est loin d’être sûr. Le kitsch n’est pas chose à brûler mais à penser.

« Le kitsch est une idée abstraite, dont la définition dépend de la personne qui l’utilise. »
France Culture

« Les deux universitaires dressent du "néokitsch" un portrait planétaire, à la fois global et détaillé, anecdotique et vivant. Désormais inventive, high-tech, parfois plus ou moins rebelle, la "kitschitude" mondialisée habite les jeux vidéo et les séries télé, inspire les perspectives des métavers, les centres commerciaux et l’art moderne, l’architecture et les concerts. Traits distinctifs : gigantisme et clinquant, artifices sans nombre, outrances sans limites. Dans cet empire du « trop », où chacun de nous vit désormais, fût-ce à son corps défendant, il faut s’ingénier sans fin à priser la saveur du mauvais goût. »
Le Monde des Livres

« Mais le kitsch n’est pas une esthétique, c’est aussi une éthique, et une sensibilité, qui laisse la place au sentimentalisme exacerbé, aux stimuli qui satisfont immédiatement l’œil sans nourrir le cœur. »
Le Figaro

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