Le Muchacho
Trad. de l'espagnol par Jean-Francis Reille. Illustrations d'Eduardo Vincente
Gallimard
Parution
Dans une cabane de la zone de Madrid vivent un garçonnet, Pepote, et son oncle Jacinto, vieux torero raté. Par suite d’une confusion de noms, celui-ci a été inscrit sur les affiches d’un programme de cirque, pour y jouer le torero dans une parodie de corrida. D’abord blessé dans son orgueil professionnel, Jacinto accepte de figurer dans le spectacle burlesque. Mais il lui faut louer un «costume de lumière» et il ne possède pas le moindre argent. Comment, après de multiples aventures, il réussira à se procurer le costume ; comment il figurera dans la course ; comment, la pluie s’étant mise à tomber, l’employé du fripier, qui le suit partout, l’accompagnera dans ses évolutions en brandissant au-dessus de sa tête un parapluie, c’est ce que l’auteur raconte avec un humour malicieux et tendre.
Le public, croyant à un sketch comique, applaudit à tout rompre. C’est le petit Pepote qui rendra à Jacinto sa superbe, en feignant de croire que les applaudissements allaient aux prouesses du torero. Et, avec le vieux parapluie, Jacinto mime pour l’enfant les péripéties imaginaires de la course.
Autour de cette anecdote, l’auteur a brossé un tableau pittoresque du petit peuple et des quartiers pauvres de Madrid. Et la peinture qu’il en fait est, avant tout, celle d’un poète, qui se souvient de Saint-Exupéry et de Charlot.