Le Grand Homme gris

Collection Blanche
Gallimard
Parution
Anne est très jeune. Elle vit seule et mal, mais mène son existence à sa guise. Ce qui lui vaut de connaître bon nombre d'hommes qu'elle écarte vite. Elle n'est pas romanesque. Elle se veut libre. Les hasards de sa vie à Saint-Germain-des-Prés lui font rencontrer Antoine B. que l'actualité dépeint comme un dangereux et mûrissant séducteur. Anne devient sa maîtresse. Il s'établit très vite entre ces deux inconstants professionnels des liens de camaraderie amoureuse dont ils se satisfont très bien l'un et l'autre, mais qui évoluent bientôt vers autre chose de plus profond. Anne s'en rend compte la première, et cela n'est pas sans lui inspirer d'abord de la crainte, puis de l'inquiétude. C'est alors que pour se «préserver» d'Antoine, elle provoque la rencontre, puis la liaison d'Antoine avec Elisabeth, jolie sotte. Elle dirige un temps leurs amours, dont elle suit avec intérêt les péripéties. Mais bientôt, le sens même de sa machination lui échappe. Elle quitte alors la place, et rejoint des amis à Vallauris. Un jour, Elisabeth arrive, défaite. Elle est enceinte d'Antoine. Elle demande un avis, un conseil, de l'aide. Anne voit le danger. Elle trouvera la solution : ce sera la plus cruelle. Celle qui la servira le mieux. Celle aussi qui lui permettra de rejoindre seule un Antoine qu'elle veut, égoïstement, tenir loin des «autres».
Pour tracer ce portrait de la «jeune fille moderne», cynique, cruelle, dissolue, mais aussi sympathique et attachante, Marie-Gisèle Landes a trouvé un ton qu'il ne nous a pas été donné de rencontrer souvent chez les jeunes auteurs de sa génération.
Le roman est écrit dans un style net, précis, rapide, et dénote un talent incontestable. La grande maturité d'esprit qui s'en dégage ne laisse pas de nous surprendre, si l'on pense que Marie-Gisèle Landes a vingt et un ans et que Le Grand Homme gris est son premier roman.
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