Le Gardeur de troupeaux et les autres poèmes d'Alberto Caeiro, de Fernando Pessoa (Essai et dossier)

Collection Foliothèque (no164)
Gallimard
Parution
«On associe souvent Fernando Pessoa aux créateurs qui ont, dans la première moitié du XXᵉ siècle, enregistré les fractures et les fragmentations du moi, en mettant en scène dans leur œuvre la multiplicité intérieure. On le situe ainsi à côté de Pirandello, dont il rappelle la virtuosité kaléidoscopique dans l'expression du vertige mental ; de Kafka, avec qui il a en commun le don de plonger dans le vide de l'être non sans humour mélancolique ; de Joyce, pour l'habileté et la subtilité de ses constructions littéraires : de Schnitzler, pour l'acuité et l'acidité de ses analyses psychiques ; de Larbaud, et de son goût pour les masques et la polyglossie créatrice ; de Valéry, tout au moins le Valéry des circonvolutions complexes explorées dans Monsieur Teste, des dissolutions mentales provenant de Mon Faust, de la fragmentation de la pensée consignée dans les Carnets : ou encore d'Albert-Birot, dont les Poèmes à l'autre moi sont représentatifs, quoique méconnus, de ce qu'on peut appeler, contemporaine d'une crise de civilisation, la crise du moi.»
Patrick Quillier.