Le crime derrière la porte

Collection Détective (no14)
Gallimard
Parution
Un crime a été commis...
Ce soir là, vers 10 h. 20, Mme Andrée Vignon-Marcellet souhaite une bonne nuit à son mari, le savant anthropologiste César Vignon-Marcellet, paralysé des membres inférieurs, qui reste seul, étendu sur un divan, dans une pièce sise au rez-de-chaussée de son hôtel particulier. À 11 h. environ, la sonnette d'appel retentit. La garde-malade, Mlle Suzanne Blum, se précipite auprès de l'infirme. Elle affirme, par la suite, s'être heurtée à une porte verrouillée au-dedans et avoir perçu, à travers l'huis, des chocs sourds, des bris de verrerie, des bruits de lutte, et, surtout, une atroce supplication proférée par la voix angoissée de César Vignon-Marcellet : Ah non! ... Non!... Pas le poison!... Pas le poison!...
Prévenu par le maître d'hôtel Louis Thouzeau, M. Martet, commissaire de police, trouve effectivement la porte de la chambre du crime verrouillée au-dedans.
L'assassin n'a donc pu logiquement quitter les lieux puisque le valet de chambre Célestin Cochinel n'a cessé de monter la garde devant le seul moyen de retraite possible : la fenêtre ouverte.
Pourtant, la pièce est vide.
Les membres du Parquet, venus à la rescousse du magistrat, établissent :
1° – que César Vignon-Marcellet a été empoisonné à l'aide d'acide cyanhydrique dilué.
2° – que le crime a été commis vers 11 h 15.
3° – que trente billets de banque de mille francs ont été enlevés d'un coffre-fort placé dans la chambre du crime.
D'autre part, des empreintes digitales très nettes sont relevées sur la fiole ayant contenu le poison, sur le gobelet ayant servi à administrer le breuvage mortel, sur le bouton du coffre-fort et sur le verrou de la porte de communication. En outre, les enquêteurs saisissent un album où, en raison de certaines études dactyloscopiques, l'anthropologiste a collectionné et classé les empreintes digitales de tous ses familiers. Enfin, la liste des numéros d'ordre des trente billets de banque volés a été notée sur un carnet de comptes. Jamais, sans doute, les auxiliaires de la justice n'ont réuni tant d'indices leur permettant d'identifier et de confondre un criminel.
Les thèses différent. M. Martet, commissaire de police, croit au crime occasionnel d'un rôdeur nocturne. M. Brossard, procureur de la République, soupçonne Suzanne Blum. M. Xavier Guillet, directeur de la police judiciaire, accuse le jeune clubman Guy de Passevières. Le commissaire Leprince partage cette opinion mais pense que Guy de Passevières n'a pu agir qu'avec la complicité d'Andrée Vignon-Marcellet. Le détective amateur Tom Morrow, directeur de l'«Agence parisienne de police privée», prend la défense de la veuve et démontre que l'assassin ne peut être que le docteur Miralle, mèdecin traitant du paralytique.
C'est alors qu'un personnage inattendu vient timidement exposer son point de vue. Refusant de faire état des preuves indiciales, trop probantes selon lui, c'est par le raisonnement,le seul raisonnement, qu'il découvre le meurtrier, explique l'incompréhensible disparition de celui-ci et apporte la solution logique de l'énigme que pose Le crime derrière la porte.