Le compagnon de voyage

Gallimard
Parution
Un voyageur se trouve seul dans le compartiment d'un wagon vide sur une ligne du Midi. Le train est immobilisé à la tombée de la nuit à l'entrée d'une gare. Le voyageur va au lavabo et, rentrant dans son compartiment, trouve assis à sa place marquée, par sa valise dans le filet et par un journal sur la banquette, un individu vêtu d'habits semblables aux siens, et qui ne fait aucun geste pour se déplacer ou s'excuser. Cherchant à connaître la raison de l'arrêt interminable du train en appelant un employé par la fenêtre, «l'autre» le devance et apprend que la voie est coupée à la suite d'inondations. Il disparaît au bout d'un moment et quitte le compartiment.
Le voyageur va être obligé de passer la nuit à l'hôtel. Dans la gare, sur les voies, à travers les rues désertes d'une ville inconnue, à travers la nuit et son rêve, il poursuit son insaisissable compagnon de voyage. Persécuteur et persécuté ne sont-ils qu'une seule et même personne, le compagnon est-il un des aspects du voyageur, son propre fantôme dont il ne peut se débarrasser qu'en le tuant?
Le pont du chemin de fer est réparé. Le train poursuit sa route, le voyageur reprend sa place et la nuit étrange s'achève. Ce récit admirablement conduit plonge le lecteur dans une atmosphère fantastique.