Labyrinthes
Trad. de l'espagnol (Argentine) par Roger Caillois
Collection Hors série Littérature
Gallimard
Parution
Les quatre contes de ce volume sont tirés du dernier recueil de Fictions de J. L. Borges, un des plus grands écrivains contemporains de langue espagnole, à coup sûr le plus original et le plus «moderne». Ils ne se ressemblent guère. Toutefois, ils participent d’une inspiration commune qui justifie de les réunir et de leur donner le titre de Labyrinthes. Les uns compliquent, les autres amenuisent à l’extrême les jeux de miroirs où se complaît l’auteur. Le thème du labyrinthe n’y est pas toujours explicitement évoqué.
Un récit (Le guerrier et la captive) illustre d’étranges conversions entre la civilisation et la barbarie… La quête d’Averroës montre l’imperméabilité des cultures et l’impossibilité des traductions. Un troisième raconte comment un prêtre prisonnier dans la pire oubliette parvient à lire L’Écriture de Dieu et à pénétrer l’énigme de l’Univers. Le plus important décrit les conséquences de l’immortalité : «Être immortel est insignifiant ; à part l’homme, il n’est rien qui ne le soit, puisque tout ignore la mort.» Comment sentiraient, raisonneraient, agiraient des hommes immortels? Quelle sorte d’êtres seraient-ils?
La rigueur du contenu, une logique implacable et déconcertante ne le cèdent en rien à la perfection de la forme et à la richesse de l’invention. Un conte de Borges est une mécanique de précision où la moindre pièce joue son rôle.
La tâche du traducteur n’était pas moins complexe et nouvelle. Ainsi tel récit est écrit dans un style qui imite l’espagnol baroque du XVIIᵉ siècle, en particulier la langue de Quevedo. En outre, il est donné comme une traduction de l’anglais. Enfin, il est nécessaire qu’il présente d’assez nombreux latinismes de vocabulaire et de syntaxe. La traduction joue ainsi simultanément sur quatre langues : latin, anglais (en principe), espagnol et français. Elle doit rendre des tours très particuliers à la prose de l’auteur. D’où, parfois, des préciosités d’expression, toujours calculées, mais qui peuvent néanmoins surprendre le lecteur pressé. C’est d’ailleurs en partie le goût de résoudre ces rares difficultés qui a déterminé Roger Caillois à tenter l’entreprise.
Un récit (Le guerrier et la captive) illustre d’étranges conversions entre la civilisation et la barbarie… La quête d’Averroës montre l’imperméabilité des cultures et l’impossibilité des traductions. Un troisième raconte comment un prêtre prisonnier dans la pire oubliette parvient à lire L’Écriture de Dieu et à pénétrer l’énigme de l’Univers. Le plus important décrit les conséquences de l’immortalité : «Être immortel est insignifiant ; à part l’homme, il n’est rien qui ne le soit, puisque tout ignore la mort.» Comment sentiraient, raisonneraient, agiraient des hommes immortels? Quelle sorte d’êtres seraient-ils?
La rigueur du contenu, une logique implacable et déconcertante ne le cèdent en rien à la perfection de la forme et à la richesse de l’invention. Un conte de Borges est une mécanique de précision où la moindre pièce joue son rôle.
La tâche du traducteur n’était pas moins complexe et nouvelle. Ainsi tel récit est écrit dans un style qui imite l’espagnol baroque du XVIIᵉ siècle, en particulier la langue de Quevedo. En outre, il est donné comme une traduction de l’anglais. Enfin, il est nécessaire qu’il présente d’assez nombreux latinismes de vocabulaire et de syntaxe. La traduction joue ainsi simultanément sur quatre langues : latin, anglais (en principe), espagnol et français. Elle doit rendre des tours très particuliers à la prose de l’auteur. D’où, parfois, des préciosités d’expression, toujours calculées, mais qui peuvent néanmoins surprendre le lecteur pressé. C’est d’ailleurs en partie le goût de résoudre ces rares difficultés qui a déterminé Roger Caillois à tenter l’entreprise.