La Trinité
Collection Blanche
Gallimard
Parution
«Le dimanche 2 avril 1961, à Bourges, devant la cathédrale bruissante et frémissante de passions sacrées, un jeune homme médiocre attend bêtement la fin du service religieux, pour des raisons profanes et presque inavouables.
Il meuble cette attente, comme n’importe qui le ferait à sa place :
il jette des regards curieux sur le célèbre monument qui se dresse devant lui ;
il déroule des souvenirs de jeunesse ;
il échange, avec un voisin, des considérations multiples et réfléchies sur la pluie et le beau temps, l’amour, la poésie, le café, la musique et, naturellement, la cathédrale Saint-Étienne précédemment citée ;
[…]
il espère, il sourit, il baîlle, il désespère, il éclate de rire, il se mouille, il raisonne, il s’agite, il évalue, il déraisonne, il suppute, il rêve, il aimerait aimer.
Cela se termine, comme toutes les messes du monde, par l’Ite missa est.
Quant à notre héros, il ne meurt pas à la fin, ce qui n’est pas si mal, par les temps qui court, on en conviendra volontiers.»
Jacques Bens.
Il meuble cette attente, comme n’importe qui le ferait à sa place :
il jette des regards curieux sur le célèbre monument qui se dresse devant lui ;
il déroule des souvenirs de jeunesse ;
il échange, avec un voisin, des considérations multiples et réfléchies sur la pluie et le beau temps, l’amour, la poésie, le café, la musique et, naturellement, la cathédrale Saint-Étienne précédemment citée ;
[…]
il espère, il sourit, il baîlle, il désespère, il éclate de rire, il se mouille, il raisonne, il s’agite, il évalue, il déraisonne, il suppute, il rêve, il aimerait aimer.
Cela se termine, comme toutes les messes du monde, par l’Ite missa est.
Quant à notre héros, il ne meurt pas à la fin, ce qui n’est pas si mal, par les temps qui court, on en conviendra volontiers.»
Jacques Bens.