La pauvre petite madame Chouin
Collection Blanche
Gallimard
Parution
«Comment une femme née en province, dans une province froide et qu'elle a longtemps supportée ; mal mariée, qui longtemps en a peu souffert ; privée de tout bonheur, de tout plaisir ; – soudain juge son passé, mesure son lot et se jette dans les bras d'un jeune égoïste avec autant de profondeur dans l'adoration qu'avant lui au pied des autels ; comment naît dans cette femme le désir d'un crime qui l'affranchirait, qu'elle prépare ; et comment, écrasée d'une révélation, de beaucoup la plus dure qui la puisse frapper, elle vacille d'abord, veut mourir, puis rend à Dieu ce qu'un moment l'homme lui avait pris, voilà, de ce roman, tout l'essentiel.
On discutera sur l'avarice de Frédéric Chouin. C'est, plutôt qu'un avare, un original. C'est un avare qu'une femme de tête aurait pu manier. L'homme de qui, partiellement, l'auteur s'est servi dépensait, avant guerre, soixante francs par an pour son habillement et son linge, voyageait, millionnaire, en 3ᵉ classe, mais nourrissait deux carrossiers dont usait sa femme et se bornait, sans discuter nulle de ses dépenses, à ne jamais, au grand jamais, fût-ce par accident, profiter d'aucune pour lui-même.»
Henri Deberly.
On discutera sur l'avarice de Frédéric Chouin. C'est, plutôt qu'un avare, un original. C'est un avare qu'une femme de tête aurait pu manier. L'homme de qui, partiellement, l'auteur s'est servi dépensait, avant guerre, soixante francs par an pour son habillement et son linge, voyageait, millionnaire, en 3ᵉ classe, mais nourrissait deux carrossiers dont usait sa femme et se bornait, sans discuter nulle de ses dépenses, à ne jamais, au grand jamais, fût-ce par accident, profiter d'aucune pour lui-même.»
Henri Deberly.