Nous vivons dans un monde qui, confronté à ses plus grands défis, semble rivé à ces deux extrêmes: la survie d’une planète surpeuplée, dominée par la technologie, soumise aux guerres et à l’épuisement de ses resources, et une nostalgie des origines, le rêve d’un retour à une nature intacte que la technique et la civilisation auraient corrompue. Mais, aujourd’hui, de quoi est-il véritablement question quand on parle de «nauture»? En quoi serait-elle seulement ce réservoir de valeurs positives, d’harmonie et d’équilibre, et l’intervention humaine une source de dommages irrémédiables? Loin d’être… naturelle, la nature n’est-elle pas devenue plutôt cette catégorie normative, souvent invoquée pour défendre l’ordre de la tradition et réprouver tout ce qu’on a pu définir comme «contre nature»? Par-delà ce dualisme dominant nature/culture, ne faut-il pas repenser autrement notre relation à l’environnement, vers une nouvelle forme de partenariat entre les humains et la terre?