La maison des trois veuves
Collection Blanche
Gallimard
Parution
«Raymond Dupange naît à Amiens, de bourgeois d'Amiens, grandit, se forme et devient homme sous la Cathédrale, mais jamais ne se sent purement Amiénois ; étouffe dans l'atmosphère de sa bonne ville ; crâne, provoque, scandalise – et y prend plaisir ; met sa famille au désespoir, se fait mal juger, juge sévèrement et s'imagine, par son insolence, témoigner d'un esprit supérieur en tout : c'est, en somme, l'argument de ce petit livre.
On pourrait encore dire ceci : quand la province, dans sa basse-cour, élève un canard, le malheureux canard ne trouve pas d'eau ; il en voit, mais qui coule hors de la clôture ; on lui propose, on lui impose la vie des poulets. "Mais, je suis canard!" s'écrie-t-il. – "Alors," lui réplique-t-on, "corrigez-vous! Pareille disgrâce ne s'avoue pas. On la dissimule. Ramassez de nos plumes : il en traîne partout!" Le pauvre canard grogne et pince. Ce n'est pas cependant un méchant canard. C'est un canard qui s'impatiente parmi les poulets et qui aspire de tout son cœur aux délices de l'eau.»
Henri Deberly
On pourrait encore dire ceci : quand la province, dans sa basse-cour, élève un canard, le malheureux canard ne trouve pas d'eau ; il en voit, mais qui coule hors de la clôture ; on lui propose, on lui impose la vie des poulets. "Mais, je suis canard!" s'écrie-t-il. – "Alors," lui réplique-t-on, "corrigez-vous! Pareille disgrâce ne s'avoue pas. On la dissimule. Ramassez de nos plumes : il en traîne partout!" Le pauvre canard grogne et pince. Ce n'est pas cependant un méchant canard. C'est un canard qui s'impatiente parmi les poulets et qui aspire de tout son cœur aux délices de l'eau.»
Henri Deberly