La lumière et le fouet

Un jeune peintre français arrive à Florence. L'étrange propriétaire de la villa Lux le transforme en guide pour aveugles. La comtesse Cini, en effet , pense que tous les hommes finissent par devenir aveugles. «Autan commencer ici son apprentissage», estime Sébastien qui, à force de regarder Florence et ses musées par les yeux fermés de Natacha, qu'il doit guider, entrevoit une solution de la peinture. Il irait très loin sur cette route qui mène à la découverte d'un monde intérieur, mais Natacha est américaine et ne conçoit pas de salut hors de l'Amérique. En révélant son secret à Sébastien, elle le prive de ses raisons de vivre, et le coup de fouet que reçoit le jeune homme dans une joute, à Arezzo, lui faisant perdre la vue, réduit à néant ses espoirs de lumière.
Ce roman, visuel et charnel, élève la peinture à une méditation sur la condition d'aveugle. C'est lorsque Sébastien devient aveugle qu'il peut dire : «Mes yeux sont ouverts.» L'auteur a écrit ainsi un véritable art de voir, et de donner à voir, comme si nous étions tous destinés à perdre la vue quelque jour.