Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
«Celui qui écrit sur la tablette est absorbé, comme s'il ne voyait rien autour de lui. Et peut-être ne voit-il rien. Il ne sait peut-être pas ce qui l'entoure. Il suffit du style qui grave les lettres pour capter son attention. La tête qui navigue sur les eaux chante et saigne. Chaque vibration de la parole présuppose quelque chose de violent, un palaión pénthos, un "deuil ancien". Un meurtre ? Un sacrifice ? Ce n'est pas clair, mais la parole ne cessera jamais de le raconter. Apollon empoigne sa lance de laurier. En tendant l'autre bras, il indique quelque chose : impose-t-il ? défend-il ? protège-t-il ? Nous ne le saurons jamais. Mais ce bras tendu, comme dans l'Apollon du Maître d'Olympie, axe immobile au centre du tourbillon, embrasse et soutient la scène entière - et toute littérature.»