La Guerre des boutons
. Roman de ma douzième année
Illustrations de Florence Cestac
Parution
«C'est un beau titre, La Guerre des boutons, pour un joli livre. L'histoire des gosses de deux villages qui se font la guerre, comme au Moyen Âge entre voisins. On oublie vite pourquoi.
Ils sont susceptibles, les mômes. Et puis surtout, ils ont besoin de s'occuper, de s'entraîner. Comme ils n'ont pas de chevaux, ces moujingues (un mot de l'époque) qui se prennt pour des Chevaliers, et qu'on leur a pas encore appris à tuer, ils piquent les boutons, tout simplement... que les falzars dégringolent... L'humiliation! La honte... Piquer les bretelles, les boutons! Pour prendre moins de risques el jouer le jeu jusqu'au bout, ils se battent à loilpem... les couilles à l'air. Grande hardiesse en 1912... la date du livre! Et puis les gros mots...
Alors? Un ouvrage "pour enfants", La Guerre des boutons?... Faut voir... Un certain malentendu... On le colle, à présent, dans les anthologies scolaires. Ce qui est sûr, c'est qu'il est un Iivre de nostalgie. Nostalgie de l'enfance... de la terre natale... du langage aussi. Un livre délibérément franc-comtois, avec des tas de mots qu'on ne connaît pas, expliqués en bas de page. C'est ça qui m'amuse aussi. Ni de l'argot ni du patois... Des mots de tous les jours, au ras des mottes, entendus à table, dans la ferme, parmii les labours et les jachères. Pergaud, il s'en goberge! Nous aussi.
Qu'est-ce que c'est un livre "pour enfants"? Pinocchio?... Poil de Carotte? Alice? Pantagruel? Voire, disait Panurge, justement.
Louis Pergaud, je pense, l'a écrit pour son plaisir. Un bon critère! Et la guerre, la vraie, est arrivée. Il y est allé, Pergaud... Il avait écrit aussi des histoires de bêtes, De Goupil à Margot, la pie, le renard... On lui a donné un flingue. Qu'il aille défendre la patrie, loin de la Franche-Comté... là-bas dans la Meuse. En 1915, il s'est fait étendre. Mort pour la France. Était-ce bien utile... indispensable?
À ce roman début de siècle qui a tout le charme rétro qu'on veut, mais pas une ride, les dessins de Florence Cestac donnent un sacré coup de jeune. Ils ont un comique propre, une dynamique d'humour exceptionnelle. Les personnages, avec leurs gueules bien expressives de tapir, leurs yeux ronds et leurs bouches ouvertes, rendent tout à fait le mouvement du récit et son ambiance. À se tordre!»
Alphonse Boudard.
Ils sont susceptibles, les mômes. Et puis surtout, ils ont besoin de s'occuper, de s'entraîner. Comme ils n'ont pas de chevaux, ces moujingues (un mot de l'époque) qui se prennt pour des Chevaliers, et qu'on leur a pas encore appris à tuer, ils piquent les boutons, tout simplement... que les falzars dégringolent... L'humiliation! La honte... Piquer les bretelles, les boutons! Pour prendre moins de risques el jouer le jeu jusqu'au bout, ils se battent à loilpem... les couilles à l'air. Grande hardiesse en 1912... la date du livre! Et puis les gros mots...
Alors? Un ouvrage "pour enfants", La Guerre des boutons?... Faut voir... Un certain malentendu... On le colle, à présent, dans les anthologies scolaires. Ce qui est sûr, c'est qu'il est un Iivre de nostalgie. Nostalgie de l'enfance... de la terre natale... du langage aussi. Un livre délibérément franc-comtois, avec des tas de mots qu'on ne connaît pas, expliqués en bas de page. C'est ça qui m'amuse aussi. Ni de l'argot ni du patois... Des mots de tous les jours, au ras des mottes, entendus à table, dans la ferme, parmii les labours et les jachères. Pergaud, il s'en goberge! Nous aussi.
Qu'est-ce que c'est un livre "pour enfants"? Pinocchio?... Poil de Carotte? Alice? Pantagruel? Voire, disait Panurge, justement.
Louis Pergaud, je pense, l'a écrit pour son plaisir. Un bon critère! Et la guerre, la vraie, est arrivée. Il y est allé, Pergaud... Il avait écrit aussi des histoires de bêtes, De Goupil à Margot, la pie, le renard... On lui a donné un flingue. Qu'il aille défendre la patrie, loin de la Franche-Comté... là-bas dans la Meuse. En 1915, il s'est fait étendre. Mort pour la France. Était-ce bien utile... indispensable?
À ce roman début de siècle qui a tout le charme rétro qu'on veut, mais pas une ride, les dessins de Florence Cestac donnent un sacré coup de jeune. Ils ont un comique propre, une dynamique d'humour exceptionnelle. Les personnages, avec leurs gueules bien expressives de tapir, leurs yeux ronds et leurs bouches ouvertes, rendent tout à fait le mouvement du récit et son ambiance. À se tordre!»
Alphonse Boudard.