La douzième merveille
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Un ménage d’artistes, Sylvaine, peintre, et Marc, sculpteur, croit avoir résolu le problème de l’amour dans la vie conjugale en s’accordant une liberté totale. Leur amour est si profond et solide que les passades de l’un et de l’autre ne risquent de lui faire courir aucun péril. Sylvaine refuse toute chaîne et n’a jamais pu consentir à ce qu’un enfant «fût fait» en elle, sans qu’elle l’ait choisi et façonné à son idée ; et elle souffre obscurément d’un sentiment maternel frustré.
Survient un jour Sylvain, jeune moniteur à voile «beau comme un dieu» qui sert de modèle à Marc. Le couple devient, presque ensemble, amoureux de Sylvain, et il voit l’occasion de pousser jusqu’à son terme le meilleur de leur amour : aimer le même objet, c’est enrichir leur vie intime, puisque ce qui fait plaisir à l’un fait forcément plaisir à l’autre. Sylvain sera leur amant à tous deux et partagera leur intimité. Sylvaine comprend qu’il ne s’agit plus cette fois-ci d’une satisfaction animale qui laissera intact son amour pour Marc, mais d’une passion réelle doublée d’un sentiment maternel. Sylvain, qui de son côté a eu une enfance odieuse, voue à Sylvaine la tendresse et l’admiration d’un fils. Peu à peu un amour total les unit, et Marc n’a plus sa place au milieu d’eux. Ne sachant comment sortir de cette impasse, ils se suicideront ensemble au cours d’un accident provoqué dans l’avion du jeune homme.
Ce roman animé d’un amour vrai de la vie et de la liberté est empreint d’une poésie familière : le chat appelé «Louis XV», la concierge, la vie à la campagne, sont fort bien évoqués. C’est un livre vivant et fort dans son étrangeté romantique.