La Barre de corail

Une ligne de récifs immergés, la «barre de corail», empêche les navires de l'océan Indien d'entrer dans le port de Mogadiscio, capitale de l'ancienne Somalie italienne, aujourd'hui à la veille de son indépendance totale. Cette barre de corail est le symbole d'une interdiction qui, à l'intérieur même de ce pays équatorial et en grande partie désertique, trouve d'autres aspects.
Une opération chirurgicale rituelle prive les filles de Somalie – les plus belles de toute l'Afrique – de connaître parfaitement l'amour.
Des préjugés colonialistes et, de l'autre côté, les ostracismes d'un nationalisme naissant rendent souvent difficiles les rapports entre la communauté indigène et la communauté italienne déjà menacée de disparition... Une jeune fille somalie et un jeune Italien tenteront cependant de vivre leur amour par delà ces obstacles organiques, raciaux ou politiques. Ils déclencheront, sans le vouloir, un grave scandale auquel l'Église, l'armée et les pouvoirs publics seront mêlés.
L'amour et, à travers lui, l'érotisme, le désarroi des Européens contraints de quitter un pays qu'iIs avaient fait leur, l'impitoyable et légitime orgueil d'un peuple qui accède à l'indépendance et, derrière tout cela, la présence non seulement physique mais spirituelle du désert constituent les principaux éléments de cette singulière histoire qui repose sur des faits authentiques, et où l'on retrouvera le talent de romancier de Gascar, en même temps que cette sympathie humaine et efficace qui donnait tout son prix à son plus récent ouvrage : Voyage chez les vivants.