Parution
Dans ce drame, Claudel a peint l’effondrement de la société traditionnelle issue de la monarchie. Deux aristocrates, un homme et une femme, qui ont survécu aux massacres de la Terreur, tentent, au péril de leur vie, de leur amour et de leur honneur, de sauver le Pape : ce dernier a été enlevé de la prison où l’avait relégué l’Empereur et caché dans leur domaine. Mais un préfet de l’Empire a éventé sa présence et se livre à un odieux chantage. La violence des sentiments et des situations confère un pouvoir dramatique intense à ce conflit des intérêts et des passions qui s’élève entre une aristocratie déchue et un pouvoir sujet aux variations de l’Histoire. «Comment ai-je pu être aussi cruel?» s’interrogeait l’auteur de ce premier volet d’une «saga» où sont évoqués à grands traits, par-delà les destinées individuelles, les déchirements et les bouleversements de la société française au XIVᵉ siècle, préfigurant l’avènement des temps modernes.