L'Œillade de la comtesse Hahn-Hahn

. - en descendant le Danube -
Trad. du hongrois par Agnès Járfás
Collection Arcades (no60)
Gallimard
Parution
En reprenant un voyage interrompu trente ans plus tôt, le narrateur accomplit la descente du Danube dans le but d'y consacrer un livre. Il s'agit d'un voyage non seulement dans l'espace mais aussi dans le temps. Cette exploration à la fois drôle et grave permet à Péter Esterházy de présenter en raccourci l'histoire de sa famille et celle de l'Europe centrale. Et de s'interroger sur la situation de l'écrivain dont le public attend des récits, de préférence distrayants, qui le transportent dans un ailleurs. Le romancier serait donc aux ordres d'un tyran : le Lecteur. Dans quelles limites doit-il se plier à ses exigences ? Doit-il céder à la coquetterie ? Comme ces femmes écrivains qui ont, selon Heine, «un œil fixé sur le papier, l'autre sur un homme ; excepté la comtesse Hahn-Hahn qui est borgne». Un auteur doit-il plaire au Lecteur ou est-il préférable qu'il soit «borgne» ?