L'œil de mer

Ce roman retrace l'épopée d'un Espagnol réfugié en France qui ne parvient jamais à y trouver sa place. Gregorio, le héros, avait treize ans au moment de la guerre d'Espagne. À l'exode, il traverse les Pyrénées avec un groupe de républicains et subit avec eux les années d'internement et de travail forcé. La défaite de l'Allemagne leur ayant fait croire à la défaite de Franco, ils repassent la frontière. Victime de la répression, Gregorio réussit à s'échapper en France. Un de ses amis, jeune étudiant français, lui conseille de s'installer à la campagne. Dès son arrivée il voit une mare dans un paysage dont il «goûte intensément jusqu'au plus profond de lui-même la poésie». Cette mare, appelée «l'œil de mer» dans le pays, donne son titre au roman.
Gregorio vivra deux ans comme ouvrier agricole chez les «Dames Rose», dans ce village mystérieux, auprès de gens étranges qui habitent la ferme Campané, le Château. Mais le drame n'éclatera pas là : mis à la porte sans raison par des patronnes dures et inhumaines, ce renvoi précipite Gregorio dans une activité terroriste qui l'entraîne en Espagne où il sera exécuté par la police franquiste.
Les pages cruelles ne manquent pas dans ce récit, où nous retrouvons le pittoresque et le merveilleux qui animaient les deux précédents romans de François Bernadi, La rue du soleil et Le vin de lune.