L'Hôtel de la Méduse
Au catalogue de l'éditeur depuis 2005
Collection Verticales
Gallimard
Parution
Un jeune homme en rupture de ban, soucieux de s’enraciner dans la dégringolade, de mener de front son désir d’échec social et celui d’écrire, abandonne ses études pour s’enfoncer peu à peu dans le cloaque que constitue l’Hôtel de la Méduse, 50, rue de la rue Morte. La rue Morte fut une rue à tapins homosexuels. Ce n’est plus tout à fait le cas lorsque le narrateur débarque à l’hôtel – un jour par semaine – comme veilleur de nuit, mais la rue conserve néanmoins une intense activité nocturne. N’ayant plus rien à perdre, il décide de tout abandonner, de quitter son studio et de s’installer dans le «grenier à grains» de l’Hôtel. Tout en étant conscient d’entrer dans un traquenard, il va devenir le veilleur de toutes les nuits et découvrir progressivement les personnages exotiques qui vivent à l’Hôtel de la Méduse.
Sylvie, l’artiste, la «danseuse», attend le coup de fil de son agent, mais à chaque fois, c’est Juan, le contortionniste, un ancien amant, à la recherche lui aussi d’un engagement.
Jade fait le même métier que Sylvie. Elle est pute. Mais à la différence de Sylvie, ce n’est pas un rêve qui la consume mais la drogue.
Natacha, leur collègue, aime à s’étaler sur les pitoyables habitudes de ses michetons. Des plus grotesques aux plus sordides.
Quant au narrateur, il devient assez vite le trésorier de ces Dames.
Et bien sûr, Constantini, le patron, que l’argent obsède au point qu’il soupçonne tout le monde de le lui voler.
Tous attendent sans oser l’espérer la venue d’un Messie, d’un Sauveur ; en fait de Messie, ils auront Monsieur Garcia, un escroc élégant, un rien démodé, aux arnaques timides. L’irruption de Monsieur Garcia se produit comme celle d’un bouton de fièvre. Il est le symptôme de la lente et irrémédiable décrépitude de l’Hôtel de la Méduse. Le bouton de fièvre deviendra abcès, puis contaminera tout l’Hôtel. Et quand tout sera fini, quand tout le monde aura fui, chassé par les flics, les huissiers et les services de l’hygiène, il ne restera alors que des murs lépreux,un piège mortel, une catastrophe, un don du ciel pour notre narrateur, devenu le gardien d’un hôtel vide, d’un monde à l’abandon.