L'Homme précaire et la Littérature
Collection Blanche
Gallimard
Parution
«André Malraux a toujours été fasciné par les métamorphoses des dieux. Il nous a rendus conscients de leurs étonnants changements
de visage depuis leur naissance préhistorique jusqu’à leurs masques actuels. Mais n’attendions-nous pas de lui, à la longue, les métamorphoses de la littérature? Car en ce domaine, s’il est connaisseur, il est aussi créateur. Et si la bibliothèque imaginaire est moins étendue et peut-être moins énigmatique que le musée, elle concerne davantage tout l’homme.
André Malraux ne s’est pas dérobé. Il nous confie une part essentielle de lui : le site et les perspectives de son écriture. Il passe des processions du Moyen Âge aux fièvres de la télévision à travers les triomphes du théâtre et du roman. Il n’oublie ni le rôle qu’ont joué la piété privée ou la grande presse, ni les promesses que n’ont pas tenues la science ou le cinéma.
Nous découvrons ici la secte étonnante de ceux qui veulent «échapper au temps par la forme», ceux qu› une nécessité profonde pousse soit à écrire, soit à lire. Mais leurs générations s’inventent tour à tour les univers qui les sauvent. C’est là leur gloire, c’est là aussi leur précarité. Or qu’y a-t-il de commun entre ces formes? Une forme peut-elle même passer en traduction d’une langue à une autre? Et l’évolution des formes a-t-elle un sens?
André Malraux interroge le futur sans illusion, mais sans angoisse. Il salue fraternellement les traces plus ou moins considérables que nous laissent nos devanciers. Il souligne les variations de leur importance respective, Notre époque, en prenant conscience de ces variations, ouvre l’ère de l’aléatoire. André Malraux nous fait retrouver, élargie aux dimensions de l’Histoire, cette communion dans l’imprévisible que révélait jadis La Condition humaine. Il porte d’un seul geste nos passés et nos possibles.
André Malraux a-t-il jamais été plus lui-même? Son ton fuit l’emphase autant que les cocasseries. Sa présence est plus forte de n’avoir ni hauteur ni familiarité. Il nous fait entendre l’âme des hommes sous les voix des siècles, et notre âme sous nos propres interrogations. II ne laisse pas son lecteur tel qu’il l ‹a pris.»
Jean Grosjean.
André Malraux ne s’est pas dérobé. Il nous confie une part essentielle de lui : le site et les perspectives de son écriture. Il passe des processions du Moyen Âge aux fièvres de la télévision à travers les triomphes du théâtre et du roman. Il n’oublie ni le rôle qu’ont joué la piété privée ou la grande presse, ni les promesses que n’ont pas tenues la science ou le cinéma.
Nous découvrons ici la secte étonnante de ceux qui veulent «échapper au temps par la forme», ceux qu› une nécessité profonde pousse soit à écrire, soit à lire. Mais leurs générations s’inventent tour à tour les univers qui les sauvent. C’est là leur gloire, c’est là aussi leur précarité. Or qu’y a-t-il de commun entre ces formes? Une forme peut-elle même passer en traduction d’une langue à une autre? Et l’évolution des formes a-t-elle un sens?
André Malraux interroge le futur sans illusion, mais sans angoisse. Il salue fraternellement les traces plus ou moins considérables que nous laissent nos devanciers. Il souligne les variations de leur importance respective, Notre époque, en prenant conscience de ces variations, ouvre l’ère de l’aléatoire. André Malraux nous fait retrouver, élargie aux dimensions de l’Histoire, cette communion dans l’imprévisible que révélait jadis La Condition humaine. Il porte d’un seul geste nos passés et nos possibles.
André Malraux a-t-il jamais été plus lui-même? Son ton fuit l’emphase autant que les cocasseries. Sa présence est plus forte de n’avoir ni hauteur ni familiarité. Il nous fait entendre l’âme des hommes sous les voix des siècles, et notre âme sous nos propres interrogations. II ne laisse pas son lecteur tel qu’il l ‹a pris.»
Jean Grosjean.