L'éducation des filles

Collection Blanche
Gallimard
Parution
«L'éducation des filles : sous ce titre grave Pierre Lièvre s'est diverti à écrire quatre actes légers, brefs et pleins, dont les raccourcis, par leur grâce et leur sûreté, évoquent l'aérienne stylisation de la danse.
Il nous prévient, après la dernière réplique, qu'un vaudeville termine la comédie, et l'on souhaiterait, en effet, de voir tournoyer dans une atmosphère renouvelée de la comédie italienne cette ronde si expressément moderne. Car les personnages sont de notre temps, et de nul autre, de notre pauvre temps qui, ne sachant où il va, y va du moins à toute vitesse!
Des jeunes gens sportifs et sans volonté, des parents réduits en servage, une grand'mère clairvoyante pour autrui, mais qui n'accepte pas plus d'être déjà vieille que sa petite-fille n'accepte d'être encore enfant, et menant toute la danse, cette petite-fille elle-même, impétueuse, sans but, ivre de décision au point de s'engager pour la vie, et de se dégager de même, trois fois en vingt-quatre heures : ah! qu'elles sont ressemblantes, ces figurines que l'auteur a modelées d'un doigt volontairement preste, les effleurant avec cette indulgente cruauté qui est sa marque!
Pierre Lièvre, avec L'éducation des filles, s'apparente aux plus élégamment amers de nos conteurs du XVIIIᵉ siècle, et aussi au Mérimée narquois et nerveux du Théâtre de Clara Gazul
Dussane.
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