L'Amateur de théâtre
Collection Les Cahiers de la NRF
Gallimard
Parution
«L’expérimentation a été la constante de la création dramatique de Jean Tardieu. Chaque «essai» apportait sa pierre à la construction d’un instrument neuf où il estimait retrouver la racine même de l’art théâtral. […]
Dans ses «Cahiers de jeunesse», de seize à vingt ans, apparaissaient aussitôt la préoccupation et la volonté de rompre avec «la convention figurative et académique» du XIXᵉ siècle et d’ouvrir des pistes. Il dénonçait le manque de vérité théâtrale qui avait choqué son esprit d’enfant spectateur devant les décors de carton-pâte du Châtelet. Lui, si ouvert aux novations contemporaines de la peinture et de la musique, était frappé par le retard de l’art dramatique sur les autres arts, «l’espèce de banalité, de faux réalisme, de formalisme académique de la comédie moderne». La pratique quotidienne de la critique à partir de 1944, la fréquentation, d’un soir à l’autre, des salles parisiennes de boulevard accusèrent ce sentiment. […]
Suggérer la pensée secrète sous les discours de circonstance, établir des niveaux différents de réalité, jouer de la double perspective du cauchemar et de ce qu’il peut refléter de l’état de veille, le rendre sensible par des déformations vocales et insolites du langage, par le choix de mots courts et de monosyllabes… autant d’esquisses d’une dramaturgie un quart de siècle avant de lui donner forme en scène.»
Paul-Louis Mignon.
Dans ses «Cahiers de jeunesse», de seize à vingt ans, apparaissaient aussitôt la préoccupation et la volonté de rompre avec «la convention figurative et académique» du XIXᵉ siècle et d’ouvrir des pistes. Il dénonçait le manque de vérité théâtrale qui avait choqué son esprit d’enfant spectateur devant les décors de carton-pâte du Châtelet. Lui, si ouvert aux novations contemporaines de la peinture et de la musique, était frappé par le retard de l’art dramatique sur les autres arts, «l’espèce de banalité, de faux réalisme, de formalisme académique de la comédie moderne». La pratique quotidienne de la critique à partir de 1944, la fréquentation, d’un soir à l’autre, des salles parisiennes de boulevard accusèrent ce sentiment. […]
Suggérer la pensée secrète sous les discours de circonstance, établir des niveaux différents de réalité, jouer de la double perspective du cauchemar et de ce qu’il peut refléter de l’état de veille, le rendre sensible par des déformations vocales et insolites du langage, par le choix de mots courts et de monosyllabes… autant d’esquisses d’une dramaturgie un quart de siècle avant de lui donner forme en scène.»
Paul-Louis Mignon.