L'Afrique à l'heure H

Préface de Joseph Kessel
Collection L'Air du Temps
Gallimard
Parution
«C'est au cours d'une longue soirée d'hiver que quelques amis et moi-même avons décidé d'entreprendre en voiture cet immense périple de 35 000 kilomètres à travers le continent africain. Nous sommes donc partis sans idée préconçue, ne sachant ni ce que nous allions voir, ni à qui nous allions parler, ni ce que l'on nous dirait. Je me suis efforcé à travers ce récit, de traduire d'une manière aussi précise que possible cette vision que nous avons eue du continent à travers ses paysages, ses peuples et ses chefs politiques.
Étrange mosaïque que cette Afrique du XXᵉ siècle, plus complexe encore que l'Europe. En effet, il y a autant de différence entre un Bakongo de Léopoldville et un Baluba du Katanga qu'entre un Breton et un Magyar. Et les problèmes sont aussi différents que possible s'il s'agit du Kenya ou du Congo (ex-belge), du Mozambique ou du Tanganyika, de l'Union Sud-Africaine ou du Bassoutoland, du Nyassaland ou du Ruanda-Urundi. Autant de pays, autant de problèmes. L'écueil : les mesurer avec un même étalon.
L'ayant parcourue du nord au sud, et d'est en ouest, à travers vingt-deux pays, ce sont les mulliples visages de l'Afrique que nous avons vus défiler devant nous : le Hoggar et ses cimes majestueuses, les impénétrables forêts vierges du Congo et du Mozambique, la région bucolique des grands lacs située à l'Équateur, la brousse tanganyikaise, les rivages de l'océan Indien et de Zanzibar, les solitudes du Kalahari, la mystérieuse "Écosse africaine" qu'est le Nyassaland, le terrible Sud-Ouest Africain, l'infranchissable territoire du Bassoutoland, les paysages dantesques du Cap de Bonne-Espérance. Du Niger au Nil, du fleuve Congo au Zambèze, par 50 ° ou plus à l'ombre, sous les tornades ou dans les inondations, malgré les pannes de voiture et les dangers de la faune, l'Afrique reste pour nous une terre inoubliable.»
François d'Harcourt.
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